Suite à la réussite notoire de la mission Artemis I lancée en novembre 2022, avec la fusée la plus puissante au monde, les petites sœurs Artemis II et III arrivent doucement mais surement. Initialement prévues pour 2024 et 2025 ces missions ont pour but, dans un premier temps, d’envoyer un équipage autour de la lune pour préparer le terrain à la mission suivante qui marquera le retour des humains sur la surface de la lune.
Malheureusement, en janvier dernier, la NASA annonce le report d’un an de ces missions, avec Artemis 2 prévu en septembre 2025 et Artemis 3 en 2026. La faute à Elon Musk et son entreprise spatiale SpaceX qui a été choisie pour la fabrication du vaisseau qui transportera l’équipage ainsi qu’à de petits problèmes techniques détectés sur le bouclier thermique d’Artemis I après son retour.
Ce vaisseau, qui transportera les astronautes, sera un dérivé du Starship de SpaceX qui se veut à terme réutilisable, mais qui n’a toujours pas fait de vol avec retour un sur Terre réussi sans exploser. La NASA invoque des raisons de sécurité quant à ce report et on veut bien la croire aux vues des explosions toujours plus impressionnantes des Starships et du retard qu’ils prennent sur leur projet.
L’importance des Starships
Les projets toujours plus fous du célèbre milliardaire, Elon Musk, semblent à première vue inatteignable. Cependant, il arrive parfois qu’il nous surprenne. C’est le cas du Starship, qui, il y a quelques années ne ressemblait encore qu’à une grosse boite de conserve. Aujourd’hui, les choses sont toutes autres. En effet, ce vaisseau prend forme et ses premiers tests bien que ratés sont encourageants. C’est bien pour ça que la NAZA les a choisis en 2021 pour son fret de la Terre à la Lune lors des futures missions lunaires. Le rôle des Starships sera dans un premier temps de se placer en orbite géostationnaire autour de la Lune pour accueillir l’équipage et le vaisseau Orion. Ensuite, un Starship assurera le trajet entre l’orbite et la surface de la Lune ainsi que le retour en orbite une fois la mission effectuée, c’est pour cela que la réutilisation est importante.
De plus, l’autre rôle de ces vaisseaux sera de transporter l’ergol qui ravitaillera directement dans l’espace le Starship dans lequel se trouvera l’équipage. Pour cela, la NASA impose à SpaceX une cadence de décollage à hauteur d’un décollage tous les quinze jours. Un timing difficile à suivre surtout pour des vaisseaux de cette taille, car on le rappelle, le lanceur spatial Super Heavy, ce sont 121m de long et 9m de large pour plus de 5 000 tonnes au décollage.
On comprend mieux pour quelles raisons la NASA se montre soucieuse sur le plan de la sécurité, encore plus lorsqu’elle agit dans un milieu aussi hostile que le vide cosmique.
La concurrence n’attend pas
A l’heure actuelle aucun moyen de savoir si les délais donnés par la NASA pourront être tenus. Si l’administration spatiale estime que le niveau de sécurité est trop faible, elle n’hésitera pas à reporter les lancements autant qu’il le faudra. Cependant elle ne doit pas oublier qu’elle n’est pas la seule à s’intéresser à la Lune. La Chine ambitionne d’envoyer des hommes sur notre satellite d’ici à 2030. Le programme spatial de L’Empire du Milieu n’est pas à prendre à la légère, ils y sont très actifs. Station spatiale avec équipage à bord, robots sur la Lune et sur Mars, projet de télescope spatial, etc. Le pays n’en est pas à son coup d’essai.
Aujourd’hui, la Chine est un concurrent sérieux pour les États-Unis dans la course à la Lune. Son programme spatial est très actif et les lancements sont nombreux. Le développement et la fiabilité sont une étonnante réussite et progressent à vitesse grand V. Devant le congrès, la NASA n’hésite pas à mettre en avant que s’ils prennent trop de retard, ils pourraient rapidement être rattrapés, voire devancés. Ce serait bien regrettable au vu des moyens colossaux qui ont été mis dans les missions Artemis, avoisinant les 94 milliards de dollars d’ici à 2025. Le compte à rebours vers la Lune est lancé, dans quelques années nous verrons si les choix du passé auront été fait à raison ou à tort.